Iris Van Herpen

     Si il y a bien une chose qui me passionne, c'est la rencontre entre l'art et la mode. Tous deux ont un point commun indéniable: provoquer de l'émotion.

Aujourd'hui, nos deux inséparables (comme les perruches!) vont être mis en lumière par un univers particulier: celui d'Iris Van Herpen, un nom qui vient des Pays-Bas et plus précisément d'Amsterdam. 

Iris Van Herpen, Vogue Paris by Ami Sioux

Cette créatrice fut diplômée en Fashion Design au ArtEz Institute of Art (même école que Viktor & Rolf et Lucas Ossendrijver chez Lanvin Homme) à Arnhem en 2006. Suite à cela, elle fait ses débuts chez Alexander McQueen puis elle lance très rapidement sa propre marque dès 2007. Van Herpen connaît un succès fulgurant, décrite comme avant-gardiste et jeune surdouée de la mode (seulement âgée de 29 ans), elle jongle entre le rôle de designer et de plasticienne. Ses créations sont de véritables curiosités mêlant une vision futuriste avec des savoir-faire artisanaux.  Ce fait-main traditionnel, elle en fait un excellent usage en le combinant continuellement à de nouvelles technologies. Elle propose une collection de prêt-à-porter (dont l'égérie de la nouvelle collection est la chanteuse Grimes) et une ligne Haute Couture qui émoustille la planète fashion. 

Daphne Guinnesse by Markus + Indrani, Tadle magazine Hong Kong

Iris Van Herpen va toujours plus loin dans sa créativité, elle pousse à l'extrême le corps féminin en créant des extensions "corporelles" ou "organiques". Ses collections portent des noms tout aussi intrigants comme "Voltage", "Hybrid Holism", "Micro", "Capriole", "Escapism", "Crystallization"... Constamment à l'affut de nouvelles techniques et de nouvelle matières, elle réalise des recherches interdisciplinaires avec d'autres artistes, des scientifiques, des architectes... Elle fait beaucoup de collaborations. Par exemple, pour la collection Voltage, elle a travaillé avec l'artiste néo zélandais Carlos Van Camps et l'architecte canadien Philip Beesley pour expérimenter l'influence de la chimie et de l'électricité sur notre environnement et sur notre corps. Elle a également été remarquée avec ses robes imprimée 3D. Pour les inspirations, prenons l'exemple de la collection Micro, Iris Van Herpen a été influencée par les photographies de science de Steve Gschmeissner, représentant le monde des micro-organismes (tels que nos acariens chéris). Selon mon impression, cela s'apparente à un feu d'artifice créatif ultra diversifiées. La pièce qui me paraît la plus époustouflante provient de la collection Crystallization (créée en collaboration avec le Centre d'Architecture d'Amsterdam), lorsque j'ai vu cette robe "eau", je l'avoue les bras m'en sont tombés et mes yeux se sont écarquillés! C'est comme un splash qui habille le corps puis qui se solidifie. Cette robe inclue la participation de Nick Knight, Geoffrey Lillemon, Salvador Breed, Kris Kuksi, Tobias Klein, Michael Hansmeyer, Kate MccGwire, Philip Treacy, Jordan Askill, Isaie Bloch et Irene Bussemaker. Un sacré collectif d'artistes.

“For me fashion is an expression of art that is very close related to me and to my body. I see it as my expression of identity combined with desire, moods and cultural setting.
In all my work I try to make clear that fashion is an artistic expression, showing and wearing art, and not just a functional and devoid of content or commercial tool. [...] Wearing clothing creates an exciting and imperative form of self-expression. 'Form follows function' is not a slogan with which I concur. On the contrary, I find that forms complement and change the body and thus the emotion. Movement, so essential to and in the body, is just as important in my work. By bringing form, structure and  materials together in a new manner, I try to suggest and realize optimal tension and movement.” Iris Van Herpen

    Cette facette très arty lui a aussi permis de briller dans l'activité muséale au Pays-Bas, en Allemagne, en France, en Autriche, en Chine et au Japon. En ce moment, Van Herpen expose à la Cité Internationale de la Dentelle et de la Mode de Calais (ici!) et très prochainement dans une institution culturelle renommée, roulement de tambour.... le Centre Pompidou de Paris. (le 28 septembre 2013, affaire à suivre.)

Parmi les nombreuses sollicitations qu'elle a reçu, il y en a bien une plus que prestigieuse. En juillet 2011, Iris Van Herpen a été invitée par la Chambre Syndicale de la Haute Couture à défiler lors de la fashion week Haute Couture parisienne. Il est extrêmement difficile de faire partie de ce petit groupe officiel de couturiers, cet évènement est une reconnaissance ultime pour une créatrice.

En quelques mots, la mode Van Herpen est toujours futuriste, conceptuelle, étrange, fantasmagorique, extravagante, excentrique. Portée par des égéries toutes plus atypiques les unes que les autres: Björk, Grimes, Lady Gaga ou encore Daphne Guinness. Cette créatrice hollandaise travaille avec une précision et un sens de l'innovation très poussé qui, je l'espère, la porteront toujours plus haut.

Après toutes ces émotions, je vous laisse découvrir l'univers Van Herpen. Ne m'en voulez pas trop si j'ai eu la main lourde sur les images mais c'est tellement fou! Et pour confirmer ma théorie des perruches inséparables nommées Art et Mode, faites un tour sur cet article, vous verrez qu'une robe peut être confondue facilement avec une sculpture: LA

Collection Capriole:

Crystallization, Robe Splash avec Daphne Guinness:

Collection Micro:

Collection Voltage:

 

Grimes rtw et Björk:

Détails matières :

(Crédit photo: Iris Van Herpen website)